Lettre ouverte aux représentants de l'État français
Mm Emmanuel Macron, Président,
François Bayrou, Premier ministre,
Gérard Darmanin, ministre de la Justice,
Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, Europe
Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères
Nous nous félicitons de la déclaration du président Macron, en faveur de la prochaine reconnaissance d'un État palestinien. Cet engagement, à la suite de ceux de l'Espagne, de nombreux pays latino-américains, et d'autres encore, a un fort potentiel de réactions en chaîne pour affaiblir le soutien à la barbarie du gouvernement israélien, et à ses ambitions typiquement fascistes d'expansion territoriale, basées sur des convictions racistes d'être un «peuple au-dessus des lois», ambitions comportant l'extermination des Palestiniens en tant que peuple, par la destruction de leur pays natal, la confiscation de leurs richesses naturelles, la mise à mort systématique des civils, et la déportation des survivants : tout cela relève d'un projet colonial incompatible avec le droit international et l'indépendance chèrement acquise des pays jadis victimes des usurpations impérialistes occidentales, depuis la Chine, puis l'Indochine, l'Algérie etc..
La libération du révolutionnaire libanais Georges Ibrahim Abdallah, ce même 25 juillet, rentre dans le cadre de l'offensive diplomatique française tant attendue, et nous nous en félicitons, c'est une victoire du droit et de la justice. Après 40 années de détention en France, pour des actions armées, cette libération constitue symboliquement une reconnaissance du devoir de résistance des peuples contre les envahisseurs. Ont toujours été qualifiés de terroristes les mouvements armés contre des usurpateurs surarmés et ignorant les lois de la guerre, à commencer par les résistants français au nazisme.
Nous espérons que la déclaration du président Macron sera suivie de mesures concrètes de portée matérielle et humanitaire urgente : embargo sur les armes à destination d'Israël, sanctions financières et commerciales lourdes à l'encontre de l'État génocidaire. Pour la France, nous espérons que seront bientôt sanctionnées aussi les pressions inadmissibles du lobby pro-israélien sur chaque antisioniste (environ 90% de la population, selon certains sondages non publiés), sur les juges, sur les journalistes, sur les humoristes, sur ceux qui aspirent à un rôle politique et sur les policiers.
Sans attendre, nous vous demandons de faire encore un geste de justice qui aura un sens diplomatique utile, qui ne met personne en danger, qui rentre dans la logique du droit humanitaire auquel la France souscrit, sur son sol et à l'étranger, et qui constituera une réaffirmation logique de votre détermination pour en finir avec les projets criminels israéliens d'éradication de l'idée même de Palestine et de droits des Palestiniens. Il s'agit du transfert au Venezuela, son pays, de M. Ilich Ramírez Sánchez, dit «Carlos», incarcéré en France depuis plus de 30 ans, très exactement depuis le 15 août 1994.
Célèbre activiste pour la cause palestinienne depuis les années 1970, capturé en toute illégalité par les services de Charles Pasqua au Soudan, puis jugé en France pour plusieurs attentats dits «terroristes», mais relevant de la logique de guerre du FPLP, parti laïque pour la libération de la Palestine reconnu par de nombreux États, il a été condamné à la détention à perpétuité.
Il purge actuellement sa peine à la Maison centrale de Poissy, 78003. Il est âgé de 75 ans, et souffre de plusieurs problèmes de santé combinés, et il est très affaibli, suite prévisible de la mise à l'isolement strict, avec privation de sommeil pendant 10 ans. Prisonnier modèle, il n'a jamais commis la moindre infraction, les autorités pénitentiaires peuvent en témoigner. Il reste classé DPS (prisonnier spécialement surveillé) et soumis à différentes vexations. Et selon la loi française, il est libérable depuis plusieurs années. Faut-il absolument qu'il fasse 40 ans de prison pour que cesse l'acharnement judiciaire ?
Monsieur Ilich Ramirez Sanchez ne représente plus aucun danger pour la société française. Des tractations étaient en cours pour que le gouvernement du Venezuela l'autorise à finir de purger sa peine au Venezuela. Son avocate, M° Isabelle Coutant-Peyre étant décédée cette année, nous nous permettons de vous adresser la requête suivante en tant que Comité de soutien à une personnalité qui, de façon informelle, a joué un rôle de médiateur entre responsables politiques de très haut niveau, dans de nombreuses négociations.
Nous vous demandons de prendre sans plus attendre les dispositions nécessaires afin qu'il puisse aller finir ses jours au Venezuela. Nous adressons ce jour aussi une requête comparable aux autorités vénézuéliennes, afin qu'il reçoive au plus vite son passeport vénézuélien.
Dans l'attente de votre réponse, veuillez agréer, Messieurs les représentants des intérêts de la France, nos salutations respectueuses.
Comité de Soutien à «Carlos» Ilich Ramirez Sanchez, présidé par Dieudonné M'bala M'bala, à Paris, le 26 juillet 2025.
source : Entre la Plume et l'Enclume